Création pluridisciplinaire pour deux circassiennes, deux comédiens et une comédienne
texte et mise en scène Margaux Delafon · avec Victoria Leymarie · Danielle Le Pierrès · Marc Prin · Martin Selze · Margaux Delafon · Production Barouf · en résidence au 104, à La Cirkerie et au Silo
A sa façon, La nuit des fantômes est un conte théâtral sur l’enfance. Et plus précisément l’enfance comme période de construction de soi à l’ombre de son bagage familial.
J’ai mené mes recherches et premier constat : dans les contes, les parents veulent se débarrasser de leurs enfants et surtout les mères. Dans le conte du Chaperon rouge, la mère envoie délibérément sa fille dans la gueule du loup. Cette relation trouverait son origine dans la génération précédente : entre la mère et la grand-mère du Chaperon rouge. Pourquoi la mère du Chaperon ne va pas elle-même visiter sa propre mère ? Qu’est-ce que cela raconte sur leur relation ? Et qu’attend-elle de sa fille quand elle l’envoie à sa place ? Deuxième constat : l’absences des hommes. Ils sont soit morts, soit trop faibles pour infléchir le court de choses, soit des formes monstrueuses comme ici le loup. Comment un enfant peut arriver à grandir, à se construire quand il porte sans le savoir le poids du passé défectueux de ses parents, de ses grands-parents ? Quels moyens va-t-il mettre en œuvre pour ne pas se faire avaler par ce passif et trouver sa propre voie, sa propre liberté ? Pour tenter de répondre à ses questions, La pièce La nuit, des fantômes est structurée comme une enquête. Ca fonctionne par indices, énigmes. C’est-à-dire dotée d’une structure qui lui permet de voyager dans le temps. La mise en scène s’attachera à faire exister ces différentes espaces temps et à organiser leurs frottements.
M.D.
