12 décembre 2015

Les Antigones

Les Antigones
© D.R.

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texte-partition parlé-chanté pour trois actrices dont une actrice-chanteuse lyrique · écriture, mise en scène et scénographie Laurent Leclerc · librement inspiré de l'aventure des Babayagas · avec distribution en cours

Les Antigones raconte la genèse du projet des Babayagas à partir des parcours intimes de leurs fondatrices, réunissant sur une même scène, présent et passé, individu et Histoire.

J’ai écris les Antigones à partir des interviews que nous avons réalisés avec Margaux Delafon pour le projet radiophonique Choisir sa vieillesse. J’ai sélectionné parmi ces enregistrements les paroles de Thérèse Clerc, Suzanne Gouëffic et Monique Bragard, les trois fondatrices de la Maison des Babayagas, pour les réécrire pour la scène parce que la vie de ces femmes, l’enfance, le mariage, le militantisme, la progéniture, les désillusions, l’âge, les souvenirs, la guerre... tout le monde s’y retrouve, ce sont des thèmes universels. J’ai « théâtralisé » leurs paroles quotidiennes en une parole qui va résister à la l’usure de la répétition, qui va permettre la déclamation, la harangue des foules. J’ai travaillé ensuite de manière à rendre impossible le démêlage des files de la réalité et de la fiction : qu’est-ce qui est vrai, faux, dans ce qui se dit, se raconte ? Car ce qui m’a intéressé tout de suite c’est comment nos expériences qui se déposent en nous resurgissent dans notre présent, si l’on se met à raconter notre vie. Par quel bout nous attrapons ce flux rétif et désordonné et comment on se débrouille avec, si notre objectif est de le transmettre. Dans ces prises de parole, c’est au fond un travail sur la mémoire qui est à l’œuvre. Le personnage tente de se réapproprier son propre passé en recomposant le puzzle de son existence, réécrivant à loisir, inventant s’il le faut, nous donnant à voir une mémoire en action, qui se cherche une colonne vertébrale, un sens. J’ai recréé une oralité de ces paroles tout en identifiant, pour mieux la respecter, une manière de dire propre à chaque personnage. Ce sont des logorrhées que j’ai recomposées avec des expressions de tous les jours, des mots que tout le monde connaît, avec des incorrections, des répétitions qui deviennent presque poétiques. Cette langue n’est pas une langue anonyme, une langue générique, passe-partout mais une langue vraiment populaire. J’ai essayé de composer ce texte comme une chanson de geste car je voudrais que Thérèse, Suzanne et Monique deviennent des personnages et leur histoire un roman que l’on se raconte comme une chanson de geste.

Laurent Leclerc

Production : Barouf  (en cours)

 

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